Lionel Estève – Wijkgezondheidscentrum
Mediateur - Joost Declercq
Partenaires - Ville de Gand
Place Emilius Seghers 17, Gand, Belgique, 2010
Lionel Esteve
Lionel Esteve (Lyon, 1967) vit et travaille à Bruxelles. Au cours des dernières années, cet artiste a fondé ses recherches sur le glissement de la fabrication d'objets vers d'autres stratégies d'expérimentation, d'habitat ou de transformation de l'exposition en archéologie contemporaine composée de toutes sortes de matériaux trouvés, utilisés ou recyclés. Les caractéristiques primaires de ses oeuvres ne sont jamais flagrantes et représentent rarement quelque chose : elles sont faites de petits éléments minuscules de choses, qui faisaient autrefois partie d'un autre objet. Elles semblent appartenir à l'ordre du diminutif, du minuscule ou de l'infini. Cette petite échelle de l'œuvre d'Estève est à la fois un remède et un avertissement : il souhaite transformer le penchant pour le grand geste et le consumérisme en efforts où la concentration et l'intensité se substituent à l'ambition romancée et de grande envergure. Estève sait que ce phénomène - formellement et thématiquement parlant - est trop souvent vu comme une bonne chose. La dimension minuscule et presque invisible de son œuvre - par exemple ses dessins gravés sur du papier blanc - nie implicitement que l'art devrait ou doit être surdimensionné pour être grand d'une autre manière. Pour Estève la diminution, la fragilité, l'invisibilité et l'informel n'est pas seulement un stratagème formel mais une affirmation éthique, un signe induisant que c'est la concentration et la profondeur, plutôt que la taille physique, qui détermine le succès et même la portée d'une pièce. Le choix fantaisiste des matériaux - spaghetti, polystyrène, etc. - et son déni du grand montre une posture profondément anti-héroïque : une œuvre d'art peut être faite de presque tout, ce qui suggère un lien étroit entre l'exigence de l'art et la vie.