Jan Christensen – Sluit je ogen, verbeeld je kunst
Mediateur - Angélique Campens
Partenaires - Ville de Gand
Rue du Perroquet, Gand, 2005
Le contexte
L’asbl Graffiti Jeugddienst a initié la proposition. Dans le groupe de travail, en plus des membres de cette asbl, se trouvaient également des membres du service de rénovation de la Ville ainsi que des riverains, faisant partie, pour certains, du comité de quartier, l’asbl Papegay.
La Papegaaistraat est un axe très fréquenté et grisâtre qui mène au centre-ville, traversée de part en part par une voie de tram. La concentration d’activité dans cette artère, pénalise le reste du quartier qui ne se développe pas au même rythme. Phénomène auquel l’asbl De Papegay essaye de remédier.
La Papegaaistraat est aussi le QG de l’asbl Graffiti Jeugddienst, une association qui fait découvrir aux jeunes du quartier des formes alternatives de communication, comme le graffiti, les nouveaux médias, la photographie, le film d’animation…
L’un des membres de l’asbl Graffiti Jeugddienst raconte : « Dans les environs, il y a deux murs face à face, bordés par un large trottoir qui constituent, pour nous, un endroit parfait pour un diptyque ; cela nous démangeait depuis longtemps d’y réaliser quelque chose de créatif. Ces murs étaient déjà barbouillés de graffiti ; cela ne nous dérange pas car le graffiti, c’est de la communication. Nous organisons, d’ailleurs, souvent, des visites de la ville à la découverte de ces graffitis et nous tentons, en collaboration avec la Ville de Gand, d’établir des zones où ils seraient tolérés, comme une forme d’art à part entière.
Jan Christensen
Jan Christensen est né en 1977 à Copenhague, il travaille et vit entre Berlin et Skien (en Norvège). Il pratique principalement la peinture murale ainsi que des interventions artistiques in situ. Il combine des éléments figuratifs et abstraits, la peinture et les textes, des infographies et des graffitis. Son travail est un mix entre culture élitiste et culture populaire ; une explosion visuelle de formes, de couleurs, de motifs décoratifs et de lignes en vibration. Dans ces œuvres in situ, où il prend l’architecture existante comme point de départ, il utilise une palette plus sobre. Fin 2006, il a réalisé une peinture murale pour le café du S.M.A.K à Gand.
« Nous avons été séduit par le travail de cet artiste, explique Bart l’un des membres de l’asbl ; riche en couleur, virulent, acerbe et avec un sens critique. Son travail est si diversifié que nous ne pouvions pas prévoir à l’avance ce que Jan allait faire. C’est ce qui a rendu l’expérience passionnante : on choisit un artiste et non pas une œuvre d’art ».
« Nous estimons que la communication et le dialogue sont primordiaux. L’œuvre devrait également avoir un impact critique sur la société, tout en gardant légèreté et humour ». Les commanditaires voulaient une œuvre accessible à tous ; tout en offrant une vision critique de la société, l’œuvre devait être agréable pour les passants. Jan Christensen a fait un travail audacieux : d’un côté du mur, il a écrit « Sluit je ogen (Ferme tes yeux) » en lettres blanches sur fond noir. Et de l’autre côté du mur, on peut lire « Verbeeld je kunst (Représente-toi l’art) ». Ces deux murs communiquent, se répondent et reflètent les possibilités et les frontières de l’art dans l’espace public ; cette œuvre invite les passants à imaginer leur œuvre d’art idéale.